Créer un nouveau point d’accueil, repenser un service… Comment mieux associer les usagers et à quel moment les consulter ? C’est pour répondre à cette question que les agents du ministère de la transition écologique ont été formés au co-design par POP Up, qui vient de terminer sa 2ème session de formation. Quels retours ? Quel format pour passer à l’action ? On en parle avec Carmen Rouchet, directrice de POP Up.
Carmen, peux-tu nous expliquer comment a été conçue cette formation ?
Cette formation est issue d’une expérience que nous avons menée il y a quelques années avec La Fabrique à projet, l’espace de créativité du ministère de la transition écologique : nous proposions un module de 6 jours pour travailler sur un sujet concret issu du ministère. On s’était rendu compte que ce module méritait d’être segmenté pour permettre aux agents d’aller plus ou moins loin dans les apprentissages et la pratique.
Le premier module correspond aux 2 premières journées : découverte de la méthode et de la démarche design, compréhension des projets en mode écosystème, travail sur la phase d’empathie avec les usagers. On a décidé que la dimension formation-action interviendrait dès le démarrage de la formation, avec la visite d’un tiers-lieu pour expérimenter l’empathie avec les usagers, notamment par le biais d’un entretien semi-directif.
La deuxième partie de la formation est un module de 4 jours qui consiste à travailler sur un sujet réel confié par l’équipe du ministère. L’idée est d’utiliser les apprentissages des premières journées pour concevoir des démarches collaboratives.
C’est une logique modulaire : on peut s’arrêter au module 1 si l’on ne souhaite pas aller plus loin, en revanche, on ne peut pas directement faire le module 2 sans avoir fait le module 1.
Deux sessions de cette formation ont été menées. Qu’avez-vous fait évoluer entre la session 1 et la session 2 ?
Nous avons changé de lieu pour la journée dans un tiers-lieu, car l’idée, toujours dans le principe de la formation-action, est que cet exercice pédagogique puisse servir et abonder d’autres acteurs de l’écosystème. À la fin de la journée, la synthèse des échanges et des besoins est envoyée au lieu d’accueil.
Lors de la première session, nous avions visité FabCity Hub, et lors de la 2ème session, Volume Lab. Ce sont deux lieux de la coopérative Oasis 21.
Quels sont les retours des participants ?
Sur la première session de formation, on a eu de très bons retours, avec un coup de cœur pour le format.
“Formation très intéressante qui a répondu à mes attentes. Des supports pédagogiques (jeux de cartes) fournis qui seront d’une grande utilité.”
“Merci aux intervenants pour leurs qualités d’animation (dynamiques, agréables, clairs, à l’écoute) et pour la production du site support.”
“Formation très intéressante ! Je suis impatiente de découvrir la suite.”
Ce format pourrait-il être répliqué, et si oui pour quel type de formation ?
On est sur une formation qui vise à détailler et comprendre les méthodes de conception centrées sur les usagers. Cette formation–action, adossée à un cas réel issu du client, est en train d’être adaptée pour la Métropole Européenne de Lille. Nous proposons une formation-action de 6 jours intégrant des ateliers sur les phases d’empathie, d’idéation et de maquettage / prétotypage. Concernant le cas pratique, la direction R&D de la MEL s’occupe d’identifier un sujet à explorer lors de cet exercice pédagogique !
Et finalement, qu’est-ce que cela veut dire, terminer une formation ?
On ne termine pas vraiment une formation, car une formation est vouée à être mise en application, les savoirs et les apprentissages doivent être confrontés au réel.
Après une formation-action, on est rassuré car on se rend compte qu’on est capable de “faire” mais dès que l’on se frotte au réel, on apprend de nouveau (de son environnement, des réactions, de nos erreurs comme de nos intuitions) et ainsi de suite.
Cela entre bien dans la logique modulaire de notre formation-action : il est possible de s’arrêter au module 1, ce sera suffisant pour explorer des méthodes, une posture. Mais ce n’est jamais fini si l’on souhaite aller plus loin.
