Début 2020, le Centre Intercommunal d’Action Sociale (CIAS) de la Communauté d’Agglomération Béthune-Bruay sollicite les Assembleurs pour avoir une meilleure visibilité sur les initiatives relatives à l’illectronisme et au numérique solidaire sur leur territoire. Retour sur cet accompagnement un peu particulier, en plein démarrage de crise sanitaire.
Un diagnostic à réinventer
Dès le début de l’étude, le parti-pris a été de s’appuyer sur les acteurs du territoire, en menant un diagnostic participatif et impliquant. Première étape : identifier qui interroger pour avoir de la visibilité sur les actions en matière d’inclusion numérique. Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS), missions locales, médiathèques, communes isolées, espaces de vie sociale, CAF sont autant d’acteurs sollicités pour participer à des ateliers.
Mais la crise sanitaire, qui démarre pile à cette période, chamboule ce programme. Les ateliers se transforment en webinaires, ateliers téléphoniques, formulaires.
“Cette approche nous a permis de mener un travail de diagnostic assez fin via de nombreux entretiens téléphoniques individuels. Nous avons obtenu des éléments plus qualitatifs et spécifiques”, indique Carmen Rouchet, directrice de POP Up et chargée de projets au sein des Assembleurs.
Des acteurs conscients des enjeux… mais des besoins multiples
Il apparaît rapidement que les initiatives de médiation numérique sont multiples, mais que les acteurs se parlent peu, et que beaucoup manquent de moyens et de formation. La méconnaissance mutuelle rend compliquée l’orientation des publics. Ainsi, 33% des acteurs interrogés estiment qu’ils n’ont pas de réponse à apporter aux publics s’ils ne peuvent pas directement répondre à leurs besoins.
“Lors de mauvaises orientations des publics vers notre offre de service, nous aimerions consolider les liens avec les structures du territoire pour de la réorientation”
Emmaüs Connect
Les acteurs sont conscients des enjeux et très impliqués mais ils font “avec les moyens du bord”, ils ne sont ni formés ni outillés pour s’emparer des sujets.
Enfin, il existe une vraie problématique de mobilité des habitants. 57% des structures de médiation numérique interrogées estiment que la mobilité des usagers constitue un point de blocage pour accéder aux offres de service et d’accompagnement.
“Nous avons un vrai souci avec la mobilité des publics : on doit aller chercher les gens, voire il est nécessaire d’aller à domicile.”
EVS Cauchy
Co-construire un plan d’action
Une fois ces constats réalisés, reste à co-construire un plan d’action. Les Assembleurs s’appuient sur les mêmes personnes que celles écoutées en diagnostic et élargissent le spectre. Cette phase offre l’opportunité pour les structures de mieux se connaître et contribue ainsi à la création d’un réseau de médiation numérique.
Trois pistes sont à l’étude :
- renforcer le maillage territorial : créer des réseaux locaux de médiation numérique, améliorer la communication entre les acteurs
- renforcer l’offre territoriale et son attractivité : professionnaliser les opérateurs de médiation, mieux faire connaître leur offre auprès du public
- répondre à la problématique de mobilité du public : médiateurs volants, structures mobiles…
Opportunité identifiée en cours de route : les Conseillers Numériques France Services. Le CIAS a lancé des demandes de postes en mettant autour de la table l’ensemble des acteurs concernés afin d’échanger sur comment utiliser de manière pertinente le dispositif Conseillers Numériques France Services pour vraiment renforcer le maillage. Une belle coordination territoriale !
Au global, quel bilan sur cette première phase ? “C’est un projet au long cours suite au contexte sanitaire, nous avons réussi à créer une dynamique sur la phase d’enquête, tout l’enjeu sera de conserver cette dynamique à long terme, avec la création du plan d’action” Carmen Rouchet, les Assembleurs
En chiffres :
- 241 services de médiation numérique identifiés pour environ 140 acteurs référencés